Muscle : l’organe oublié de la santé et de la longévité
- LAURE DEPREUX

- 6 août
- 4 min de lecture
On associe souvent les muscles à la force physique, au sport, ou à l’esthétique. Pourtant, les dernières recherches en médecine métabolique révèlent un tout autre visage du muscle : un acteur central de notre santé, un véritable organe endocrinien, essentiel pour vivre mieux et plus longtemps.

Deux spécialistes américains, le Dr Gabrielle Lyon, médecin nutritionniste et gériatre et le Dr Benjamin Bikman, chercheur et expert en biologie métabolique, nous éclairent sur ce rôle fondamental du muscle, notamment dans la lutte contre la plupart des maladies chroniques comme la résistance à l’insuline, le diabète, l’inflammation chronique et le vieillissement prématuré...
1. Le muscle, un organe endocrinien actif
À chaque contraction musculaire, le corps libère des myokines, des molécules messagères aux effets puissants :
elles réduisent l’inflammation de bas grade,-
stimulent l’immunité,
protègent le cerveau et les organes vitaux,
favorisent une meilleure récupération cellulaire...
En d’autres termes, bouger ses muscles, c’est envoyer un signal de guérison à tout le corps.
2. Le muscle, clé de l’équilibre glycémique
Comme le souligne le Dr Bikman dans son livre "Résistance à l’insuline", 80 % du glucose circulant après un repas est absorbé par les muscles — à condition qu’ils soient actifs et bien entraînés.
Un muscle en bonne santé :
stocke le glucose sous forme de glycogène (et non sous forme de graisse),
améliore la sensibilité à l’insuline,
prévient l’apparition du diabète de type 2, de la prise de poids, et des maladies cardiovasculaires.
À l’inverse, une perte de masse musculaire (sarcopénie) favorise la résistance à l’insuline, un état silencieux à l’origine de nombreuses maladies chroniques.
3. Moins de graisse, plus de muscle : une priorité inversée
Trop souvent, on se concentre uniquement sur la perte de poids ou la réduction de masse grasse. Gabrielle Lyon propose une approche différente :
« Vous n’avez pas trop de graisse, vous n’avez pas assez de muscle. »
Elle nous invite à :
repenser notre alimentation en donnant la priorité aux protéines de qualité, pour nourrir nos muscles,
bouger chaque jour, avec des activités qui stimulent la force musculaire (pas seulement du cardio),
prendre soin de notre métabolisme pour mieux vieillir.
4. Muscle, inflammation et douleurs chroniques
Le rôle anti-inflammatoire du muscle est particulièrement intéressant dans les troubles dits "inflammatoires chroniques", comme les :
tendinites à répétition,
arthrites,
bursites,
colopathies fonctionnelles,
ou encore certaines douleurs diffuses inexpliquées.
En stimulant la production de myokines anti-inflammatoires et en améliorant la circulation sanguine, la musculation régulière permet de réduire durablement l'inflammation de bas grade — cette "inflammation sourde" qui entretient douleurs, fatigue, et dérèglements métaboliques.
5. Et à la ménopause ? Une vigilance particulière
À la ménopause, la baisse des œstrogènes accélère naturellement la perte musculaire (sarcopénie) et la déminéralisation osseuse (ostéoporose). Cela rend encore plus essentiel le maintien d’une masse musculaire de qualité. Dans certains cas, et selon le profil de chacune, un traitement hormonal de la ménopause (THM) bien prescrit peut être une aide précieuse pour préserver les tissus musculaires et osseux, en complément d’une hygiène de vie adaptée.
6. Comment entretenir ses muscles durablement ?
Voici quelques pistes simples, inspirées de l’approche des Dr Lyon & Bikman :
bouger chaque jour, même peu : marcher, monter les escaliers, danser, jardiner…
intégrer 2 à 3 séances par semaine de renforcement musculaire (poids du corps, haltères, élastiques…)
manger régulièrement et suffisamment de protéines par kilo de poids corporel chaque jour (œufs, poissons, légumineuses, viandes blanches… demandez des précisions à votre naturopathe !)
réduire les aliments ultra transformés et riches en sucres rapides
dormir suffisamment car le muscle se régénère la nuit.
En conclusion
Le muscle n’est pas juste un outil pour maintenir votre carcasse ! C’est un organe vital.
Cultiver sa masse musculaire, c’est :
protéger son métabolisme,
préserver sa mobilité,
réduire l’inflammation,
et vieillir en restant autonome et en forme.
Et bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !!


❓ FAQ Qu’est-ce qu’une myokine ?Les myokines sont des protéines produites par les muscles lorsqu’ils se contractent, notamment pendant l’activité physique. Elles circulent dans le corps via le sang et jouent un rôle important dans la régulation de l’inflammation, du métabolisme, de l’immunité et de la santé cérébrale.Faut-il faire du sport intensif pour en produire ?Non. Même une marche rapide de 30 minutes par jour suffit à activer la production de myokines bénéfiques. La clé est la régularité, pas la performance.Quels types d’exercices sont les plus efficaces ?Un bon équilibre comprend :Une activité quotidienne modérée (marche rapide, vélo, jardinage dynamique…)2 à 3 séances de renforcement musculaire par semaineun peu de cardio doux selon tes capacités (danse, natation, vélo, etc.)Quel est le lien entre les myokines et les maladies métaboliques ?Les myokines aident à réguler la glycémie, à améliorer la sensibilité à l’insuline et à réduire l’inflammation chronique, ce qui diminue le risque de diabète de type 2, de surpoids, de troubles cardiovasculaires ou de maladies neurodégénératives...Et si je suis en péri-ménopause ou ménopause ?Encore plus de raisons de bouger ! À cette période, la perte musculaire s’accélère, le métabolisme ralentit, et les troubles hormonaux peuvent s’aggraver. L’activité physique stimule la production naturelle de myokines protectrices et aide à équilibrer le terrain hormonal et inflammatoire.Est-ce que les protéines sont indispensables ?Oui. Pour entretenir ta masse musculaire et favoriser la récupération après l’effort, ton corps a besoin d’un bon apport en protéines. Une alimentation adaptée (et personnalisée en consultation) est indispensable pour soutenir les bienfaits de l’activité physique.Je ne sais pas par où commencer. Que faire ?Un accompagnement naturopathique peut t’aider à mettre en place un programme progressif, adapté à ta condition physique, ton âge, ton rythme de vie et tes besoins. Je t’invite à réserver ton appel découverte gratuit pour en parler.



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